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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 10:00


Les rats verts, cabriolent dans ta tête, dents aigues dévorant tes tempes

Ils hurlent , ils se démènent et mènent leur assourdissante sarabande

Au son des échos véhéments qui percutent ton crâne et se déchaînent


Comment les faire taire ?

Silence ?


Tu " je me sens bien ce n'est que..." puis tu "ça va passer"

Armes dérisoires et vaines 

Chaque jour :défi, défaite

De tes catacombes obscures monte

Le vagissement d'une autre ombre grimaçante encore

Oh les contes roses de ton avenir bâtis de chimères.

Effondrés de tout leur poids de pierre

Sur tes épaules nues! Tu chancelles

Et t'épuises à gravir leurs décombres.

Pierres tranchantes et glacées

Sur lesquelles

Ton sang gèle

Où tu crèves

De désespoir

De honte

De fatigue

De froid.

 

Que vont devenir tes enfants ?

Les membres ensevelis sous les décombres veulent vivre encore.

Leur gangrène grouille et se répand sur les graviers

En horde de cloportes douloureux qui gargouillent

 

Et puis...

J’ai attendu, grand-mère, que les blocs de pierres

Qui couvrent ta tombe

Se posent, s’affinent et reposent enfin.

Que le ciel soit plus léger.

J’ai attendu que les décombres

Oh, lentement !

Deviennent des gravats.

J’ai attendu, grand-mère, que les graviers

Ne coupent

Plus

Les pieds

A chacun de nos pas.

Et que le sang des miens ne se répande plus

Plus de blessures

Graves

Plus même d’égratignure.

J’ai attendu, grand-mère, la plaie qui se referme

Et la cicatrice qui

Oh, lentement !

S’efface.

 

Aujourd’hui, sur le sable,

Millions de parcelles

D’un lointain gravat pluriel et singulier, je marche.

Sur les grains dont le picotement tiède me grandit, je marche.

Et je te regarde avec douceur, ma grande mer.

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 10:04

Que savez-vous du voyeur, celui qui espionne la nuit?

Il ne déambule pas sur la route, ses pas ne résonnent pas dans l'air glacial. Il n'a pas de silhouette qui se dessine à peine dans le brouillard Il ne marche pas à pas feutrés sur la pelouse, taisant jusqu'à son odeur pour ne pas éveiller les chiens. Il ne rôde pas derrière la haie comme une ombre qui connaîtrait son but.

 

Est-ce lui qui fait battre les volets?

Non...?

C'est le vent.

 

Ce n'est que le vent.

 

Je sais celui qui espionne ma nuit...

Sous sa peau transparente coule un sang bleu de crépuscule. Il a des yeux et des cernes gris perle, des lèvres si pâles qu'aucune parole ne les a effleurées.

Il rêve de vivre mes rêves,

De s'envoler, goéland, derrière mes  paupières closes.

 

Il voudrait respirer par mes narines humer le sel chaud des peaux enfantines comme on respire l'air tout neuf du large s'en remettre au vertige de la houle sur un grand bateau de draps blancs affronter les monstres cachés au fond des abysses transformer en îles mystérieuses les collines de l'oreiller,

Il voudrait vivre aussi le refuge des bras aimés

 

Il écoute le va et vient si léger de l'air

Et reçoit mon haleine

comme une brise marine.


 

L'espion de mes nuits ne me vole rien.

De ses ailes repliées, il frissonne d'une éphémère tiédeur.

 

Mais son poids plume d'ange

Creuse

Profondément ma poitrine

D'un tel chagrin de solitude

Que j'avais cru 

L 'Oublier

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 10:00

porte-a-barreaux.jpg
-Ouvre-moi, je t'en prie, je suis derrière ta porte.

-Tu es devant ma porte, c'est moi qui suis derrière.

-Ouvre-moi je t'en prie,
Une vague salée déferle sous ton seuil
Je ne sais pas nager !

-Seules mes larmes coulent, et toi tu flotteras.

-Ouvre je t'en supplie,
La flaque d'un sang rouge
Va en s'élargissant, bientôt elle m'atteindra.

-Le sang de ma maison la remplit jusqu'au toit.
Il peut couler partout, il peut bien se répandre
Sur le sol de la rue, tout ce sang coagule.
Noircit, se pétrifie.
Aucune éclaboussure ne salira tes pieds
Ni ton coeur, laisse-moi et passe ton chemin.

-Ouvre-moi, je t'en prie, je suis ta soeur aimée,
Je te consolerai.

-J'ai des milliers de soeurs : celles qui se lamentent
Ton enfant mangera ce soir une autre soupe
Avant de s'endormir
Et tu adouciras tes mains contre sa joue
Ce soir ma fille est morte
Va, passe ton chemin
.

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 10:00


Le jardin sucré donne ce qu'il veut

Les orteils y laissent des empreintes de chamallowsmaison de pain d'épices

Comme le bout des doigts
Dans la barbe à papa.


Lorsque le ciel se nougatine

Les fleurs du mur de l'ombre

Ruissellent leur lait de palme

De coco, au creux de ma couette

Bienheureuse.


L'arbre y rêve de feuilles qui craquecaramellent

Crépitent dans ses branches

De carambars serpentueux glissant

Au milieu des racines

De réglisse


Le chat chocolat suppute un poisson-calisson

Qui nagerait dans chaque flaque

De thé, avec les yeux

De son petit ventre un peu creux.


Derrière mes volets, l'appel de la lumière

Un chuintement de cafetière,

Comme un talisman de maman.

Humant ma tasse...

Quelques tartines beurrées de jardin sucré.

 

 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 10:00

 

 


Les ombres ont figure humaine

Quand leur emblème naît des flots.

Il ne sera pas laissé lettre morte.


Et l’aube passe du pourpre au rose.

Elle s’agenouille au creux des ans,

Libère sa douce effluve d’ambre.


L’ocre est au centre du monde.

Il reçoit la pulsion divine,

Arrête le temps

Et l’étincelle naît du néant.



Chaque fois que tu ouvres les yeux,

C’est un monde nouveau qui s’ouvre…



Pommettes roses. Bouche fermée. Muette.

Pourtant, elle aspire à s’ouvrir.

Elle s’ouvre et aspire…


L’air bienheureux envahit le corps nu

Pour que s’échappent les mille roses

Et volent dans les airs

Leurs chansons et les rires en cascade.


 

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 10:00

--Voilà la traduction (voir hier) : quelques nuances varient, forcément.--


Il se pourrait que les larmes ne purifient rien

mais qu'elles annoncent le travail

 

Il se pourrait qu'un lac

Soit ta source

Essentielle

002.jpg

 

Il se pourrait aussi que l'oeuvre ait à s'épurer

 

............

 

Il se pourrait qu'aucune horloge ne s'arrête,

mais que l'heure s'ajuste à tes pas

 

............

 

Il se pourrait que tu marches en silence

Qu'un grand loup gris te précède

Et t'accorde de lire

Au fond de ses prunelles

 

Il se peut qu'alors tu le reconnaisses


............

 

Il se pourrait que tu apprennes un jour

A écouter ce qui se tait

 

Il se peut même que tu l' entendes

 

............

 

Il se peut aussi, a scandé mon tambour

 Que ta place,

Ta place

Soit l'unique réponse.

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 10:00

Spécial vacances d'été !

 

 

 

L’Horloge immense aux yeux verts
Etend son regard

Sur l’infini de la mer.
Elle devine

Les brumes qui au loin s’élèvent
Et la saluent

L’Horloge immense attend,
De sa  patience infinie,
Paisible.

Elle porte les nuages.

Les petits humains, en bas
Lèvent les yeux vers elle
Et l’honorent,
Alors, elle étend sa grâce sur la ville.

                 La mer vide et remplit
                             De vagues
                   Un sable
                          Doux, sous
                   Le pied
                           Qui  vacille.

Du haut des remparts
La femme aussi regarde la mer
Elle devine
Les brumes qui au loin s’attendent
Leurs silhouettes fraternelles et brèves
La saluent.

La pierre nue la  porte.
Elle étend son cœur
Sur le monde
Et le monde s’ouvre.

La femme lève les yeux
Et regarde l’Horloge.
L’Horloge baisse son regard sur elle
Acquiesce,
Et envoie son message
Dans l’espace silencieux
Qui les unit : va !

La femme hoche la tête.
Elle marche sur les remparts.
Elle monte
Au plus haut de la ville océane…

L’odeur du bois qui construit
Monte
A ses narines
Et affermit sa marche

Elle entend
Ce qui se construit.

Sur le bois frais qui les auréole
De son souffle lumineux,
Ils sont assis
Et étendent leur regard sur la mer ;
Ils savent
Les brumes qui au loin se rejoignent
Leurs silhouettes complices
Les saluent.




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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 10:00
 

Il y a des mains pleines de désarroi

Qui s’ouvrent, se ferment , se retiennent.

 

Il y a des mains pleines de patience

Qui posent sur la peau leur paume de plume,

Et attendent…

 

Il y a des mains pleines de mystère

Qui sans en avoir l’air

Mettent l’eau

A la bouche et au corps.

 

Il y a des mains qui sont des portes,

Ouvertes sur des Défendus

Pas des Interdits.

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 10:00
femme nuit

- Quelle mémoire déguisée caches-tu, femme,

Dans tes blanches mains rousses?

-La fraîcheur d'une écume,
Une pierre insolente, une écorce polie
L'ultime brindille du vieux saule
Penché
Je mets les trésors de mon père à l'abri
Ils s'ensèment derrière mes poches
Crevées
Jalonnent toutes mes routes, comme des herbes
Sages.

-Pourtant je ne vois rien
Derrière toi,
Que le gris chagrin de tes brouillards.

-Ce sont les cendres qui tombent
D'un ciel où s'épuise
Mon incendie familier
Une boue de suie peut bien
Tout recouvrir
Il restera comme un miracle
Au milieu du chemin
Un tracé lumineux  :
Sa présence.

-Et son absence...?

-Une éclipse. Un départ qui m'apprend
A chercher derrière la Lune.
http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRl2CyhaNnlys9-lgUyH-S6z4N4NevEbi_M9okds7DggVdO3cQ0uw&t=1
( En mémoire d'André D. décédé à 90 ans le 14 février 2010
et en hommage à sa fille, mon amie Joëlle)
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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 10:00

Sarah , Marie ou Salima
(quel est son prénom, déjà?)porte-bleue-catsalazar.jpg
La petite a bien essayé
Elle est trop petite
Ses yeux sont trop grands
Pour qu'elle puisse l'ouvrir, cette lourde porte

Le téléphone, là-derrière, sonne.

La voisine est venue,
Elle est femme,
Elle est grande
Mais elle s'excuse, ses bras
Sont trop maigres, dit-elle
Pour qu'elle puisse l'ouvrir, cette lourde porte.

Le téléphone, là-derrière, résonne.

Les rumeurs accourent
Jupes froufroutantes, elles se consternent
Compatissent en jubilant
Et sont trop occupées à murmurer
Dans toutes les oreilles
Pour qu'elles puissent l'ouvrir, cette sourde porte.

Le téléphone, là-derrière, n'en peut plus de sonner.

Salima, Sarah ou Marie
La petite est trop petite
Elle a les yeux trop grands
Pour comprendre une porte qui ne s'ouvre plus.
-Où est ma mère? demande-t-elle
Alors, honteux, le téléphone se tait
Là, derrière la porte si close.


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