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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 10:00

          Mon chéri,
         je crois que c'est aujourd'hui ou jamais l'occasion de te dévoiler ce que j'ai sur le coeur.

          Je me souviens de toi aux premiers jours de notre rencontre, chez mon amie Ursula Andress. Tu étais si jeune, si beau. J'ai été si heureuse de voir que tu t'intéressais à moi et tu me montrais tant de délicatesse et d'égards!

         Je suis sûre que tu te souviens de notre mariage. Cela faisait la 10ème fois que tu me demandais de t'épouser : j'étais folle de toi, mais notre différence d'âge et les conseils de mes amis m'inclinaient à me montrer prudente. Finalement , au vu de la passion que tu me témoignais, j'ai enfin accepté, tu m'as dit que c'était le plus beau jour de ta vie. Ca n'était pas vrai, bien sûr. J'ai bien vu ta tête le jour où je t'ai payé une Ferrari, là, c'était réellement le plus beau jour de ta vie. Mais je ne t'en ai pas voulu pour ce petit mensonge, après tout, les hommes ne sont que des hommes.

        Tu m'as aussi juré ce jour-là de m'être fidèle pour toute la vie . Hélas, c'était aussi un mensonge. Tu n'imagines pas la peine que j'ai eue quand je t'ai surpris au lit avec la petite fille de ma meilleure amie, Meryl Streep. Il est exact qu'elle venait d'avoir ses dix-huit ans, mais j'aurais apprécié que tu lui offres un autre cadeau d'anniversaire.

        Enfin, tu m'avais juré d'être à mes côtés jusqu'à ce que la mort nous sépare... j'ai été très dépitée de découvrir par hasard que tu comptais activer cette séparation en versant du poison dans mes repas. Ta promesse de prendre toujours soin de moi était un abominable mensonge. Tu sais pourtant, mon coeur, combien j'ai horreur du mensonge.

        Mon amour, si tu lis cette lettre , c'est que mon notaire te l'as transmise, et donc que je suis morte. Sache cependant que tu n'avais pas besoin de tant hâter mon décès, je n'ai jamais voulu t'en parler pour ne pas te causer de souci, mais j'étais atteinte d'un cancer généralisé. Les médecins ne me donnaient pas plus de trois mois à vivre.

        Tu te souviens aussi sûrement, mon coeur, du testament que nous étions venus faire ensemble chez le notaire, pour que tu sois l'unique héritier de l'ensemble de mes biens et de mes propriétés. Le notaire va t'en donner lecture dès que tu auras fini de lire cette lettre. J'ai pu le voir le lendemain de mon admission en urgence à la clinique. Je t'avais promis que je n'avais rien touché aux clauses du testament. Sache mon amour, que c'est le seul mensonge que je t'aurai fait de toute notre vie commune.

Les petits frères des pauvres viendront vider la maison pendant ton rendez-vous chez le notaire, et toutes mes propriétés serviront à la création de maisons de retraite.

 Adieu, mon aimé!

 P.S. la bouteille de digitaline que tu avais cachée dans le coffret en ébène de ta salle de bain est maintenant aux mains de la police...

(note de l'auteure : la digitaline est, à très petites doses, un médicament donné aux personnes qui ont des problèmes de coeur. A plus forte dose, c'est un poison susceptible de provoquer un arrêt cardiaque)

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 10:00

 Attention, humour noir

      -Sautez par dessus ! Sautez plus haut !

      Elle était trop chiante, cette pétasse de prof ! A quoi ça sert de sauter au-dessus d’une cordelette rouge pour atterrir dans un bac à sable ? Le sable, ça entre dans les godasses, ça gratte. Moi, ça m’a pas gratté longtemps. J’ai défait la corde, je l’ai passée autour de son cou, et j’ai serré. C’est elle qu’est devenue toute rouge. Elle s’est un peu débattue mais c’est pas pour rien que les copains m’appellent «Sumo ». Elle a rien pu faire. Les autres, ils regardaient. Après, ils m’ont aidé à la saucissonner dans sa corde. Et on a tous gueulé en chœur « la victoire en chantant ».

     Le sport, ça défoule il paraît. Vrai, ça nous a bien défoulés !

 

chat-saut-en-hauteur.jpg

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 10:00

L'océan diluvien embrasse son ciel d’écumes

Pour jours d'hiver, embruns versés

Pour mains bleues ou blanches, son ressac.

Pour femme ramassée,

Inquiète,les ailes rauques.

Sauvage et investie,

Les algues salées.

Elle engrange. Voluptés.

Ce trésor bariolé de cueillettes.

Elle s'obstine, aime-moi, quand tout se tait

Le flux et le reflux des marées la tourmentent chaud

L'assaillent doux

Et l'amour dans son sillage.


 

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 10:00


 

Noir absolu. Silence.


Lent vertige. Elle sent. Le globe se fissure.

L’univers en suspens a tendu ses échos

Pour la regarder naître.


Les abîmes s’entrouvrent

La terre s’est fendue. L’obscurité est morte.


La femme lentement sort du ventre du monde.

Elle se dresse, lève la tête et les yeux.

Le souffle du vivant s’enfle dans sa poitrine

Et le cri silencieux affranchit l’horizon,

Appelle le Soleil.


Immobile et serein, de toute éternité,

Il entend sa demande.

Il l'écoute, la sait, l'entoure, l'investit

le feu tambour bat coeur fleuve roi recommence


Dans un sanglot de joie puissante,

Elle est

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 18:00

La conscience de l'infini fait naître la peur ou l'humilité.

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 10:00
 

Les hommes rentrèrent au bout de trois jours, les traits tirés, ivres de fatigue. Et de vin, aussi. Pourtant, aucun ne raconta jamais ce qui s'était passé. Quatre femmes qui étaient déjà grosses donnèrent encore naissance à des enfants aux yeux jaunes. Puis tout rentra dans l'ordre au village.

Au fil des mois, des rumeurs me parvinrent des vallées voisines sur des femmes qui rêvaient d'un loup gigantesque. Un loup blanc.  »

             Le curé de Beynac signale encore dans ses écrits que -à sa connaissance- quelques naissances étranges furent encore signalées dans des coins reculés, notamment vers Carennac et Rocamadour mais qu'elles cessèrent définitivement dans les toutes premières années du XV ème siècle. Ce n'est qu'une cinquantaine d'années plus tard que les divers contes et légendes font état d'une expression qui a traversé les siècles. « Etre connu comme le loup blanc » signifiait probablement au départ « être le centre des conversations », comme le fut cette légende de Paul le Loup à la fin du XIVème siècle.


           Les étymologistes affirment aussi que l'expression “ être une Marie qui a rêvé du loup”, fut fort commune pour les jeunes filles qui venaient de perdre leur virginité. L'évolution de la langue a simplifié la tournure, on l'emploie plus fréquemment de nos jours sous la forme “avoir vu le loup”.

           Si cette assertion peut être prise au sérieux, le lecteur aura tout intérêt à se montrer nettement plus circonspect quant à ceux qui insinuent, sourire en coin, que la légende de Paul Loup serait aussi à l'origine de l'adage “quand on parle du loup, on en voit la queue”. Ce ne sont que grivoiseries dénuées de toute exactitude scientifique avérée, que nous nous refusons à colporter.

M. Sulitzer, journaliste au magazine

“ Vous pouvez me croire”

 

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 10:22

 

Celui qui bande l'arc de la colère

En reçoit lui-même la flèche.

 

http://www.oook.cz/funny_stuff/skeleton_archer.jpg

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 10:00

La première partie a été publiée il y a 4 jours

 

          Puis elle s'évanouit et ses lèvres brûlantes murmurèrent des mots incompréhensibles. Elle garda le lit pendant plus d'un mois.

        Pendant ce temps, des villageois affirmèrent avoir aperçu Paul, toujours de loin, dans les collines. Des rumeurs commencèrent à circuler. Certains disaient que la veille de la rencontre, Marie avait rêvé qu'un énorme loup blanc la dévorait. Les esprits s'échauffaient. Les hommes du coin devinrent sérieux, ils ressentaient un étrange malaise devant cette silhouette massive et souple, qui semblait toujours se dissiper dans le brouillard. Les femmes en parlaient à mots bas près du lavoir. Certaines prétendirent l'avoir vu se baigner nu. Les vieilles se souvinrent sûrement de leurs péchés de jeunesse. Les jeunes gloussèrent. Celles qui peut-être rêvèrent aussi du loup blanc ne vinrent pas me le confesser.

                                                                                                             Le ventre de Marie s'arrondit. On la maria rapidement, et en plein coeur de l'hiver 1394, elle mit au monde un bébé aux cheveux d'une pâleur lunaire et aux yeux d'une couleur indéfinissable. Presque jaunes. Lorsque Toinette, Augustine, puis Suzon accouchèrent à leur tour d'enfants aux yeux jaunes, une battue fut organisée. Tous les hommes des environs, armés de bâtons et de fourches, y participèrent. Je réunis toutes les femmes à l'église pour quelques prières collectives. Ainsi étaient-elles en sécurité. Puis nous attendîmes...     suite et fin, après-demain

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 10:00

http://in-errances.blog.lemonde.fr/files/dessin2.jpg


Seul atteint le silence celui qui n'attend pas le silence


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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 10:00

Lorsque Jeanne fut dévorée par une horde de loups, pendant la grande famine de l'hiver 1393, tout le village assista à l'enterrement. Ensuite, à la veillée, on plaisanta aussi, un peu, sur l'étrangeté du choix des bestioles qui ne s'étaient sans doute guère rempli la panse. Pas grand-chose à ronger, sur Jeanneton. On s'en tapa les cuisses, en renversant la tête en arrière. Les temps étaient durs, il fallait bien se détendre un peu.

Pendant ce temps, Paul hurla sa douleur à la face du ciel, dispersa ses huit moutons et mit le feu à sa chaumière. Puis une vieille raconta qu'elle l'avait vu monter vers les collines, et que les loups étaient descendus à sa rencontre, en grondant. Mais cette nuit-là, la brume enveloppait le paysage d'une obscurité sourde et blanche, alors qui sait ce qui se passa réellement?

C'est la jeune Marie, la fille du meunier qui , semble-t-il, le vit la première alors que Paul réapparut, au printemps. Presque méconnaissable. Ses cheveux étaient tous blancs malgré son jeune âge et ses yeux brûlaient d'un feu froid. Une grande pelisse claire comme la lune couvrait ses larges épaules. C'est du moins ce que la petite affirma en rentrant au village. Elle était toute frissonnante, ses mains tremblaient. Puis elle s'évanouit et ses lèvres brûlantes murmurèrent des mots incompréhensibles.

                                                                              Suite dans deux jours

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